Le geek &
les couleurs

Un geek ne dort pas, il se met en veille !

La musique cette année



L’année s’achève dans l’apothéose chaotique d’un silence insoupçonné. Musicalement, elle a été riche, en déception. Il y a eu beaucoup de feux de paille, d’artifices monotones, mais ce n’est pas une mauvaise chose. Une musique agréable, qui s’oublie en travaillant au bureau, a aussi ses moments agréables.
Mais que reste-t-il aux oreilles, sur le coeur ? Les notes s’écoulent comme des larmes sur une joue, mais le vent sèche tout cela en un rien de temps.
Depuis que je suis passé au service de streaming, j’ai écouté beaucoup de musique, bien plus qu’au temps du CD. Avec des millions de chansons au catalogue, il faut s’armer de patience pour trouver la goutte d’eau qui apaisera votre soif, un moment.


Album de l’année:
Luke Howard, Open Heart Story


Une oeuvre contemplative qui raconte un voyage vers l’expérience de l’existence. Il est impossible de ne pas retrouver une ou des parties de sa vie dans cette musique qui ramène à l’enfance, rappellent les amours passés tout en regardant vers la vieillesse.
Dans l’intensité de certaines compositions, on se demande si Luke Howard n’est pas tout simplement Max Richter.
Recouvrir sa vie dans un album aux chatoiements de testament n’est pas un châtiment, mais une bénédiction.

          




Album Jazz:
Sonny Clark, Blues in the Night


En fin de soirée, quand la lumière tamisée cherche à terminer la journée en beauté, je ne peux que lancer Blues In The Night de Sonny Clark. Un verre de vin à la main en lisant un bon livre, quoi de mieux pour savourer la vie ?
Le piano tout en subtilité berce la nuit comme une berceuse éternelle. Bien avant les relents avant-gardistes du jazz des années 60, l’album de Sonny Clark vous emporte dans un de ces bars magiques ou la musique était sacrée.

          




Album Classique de l’année:
Recomposed by Peter Gregson, Bach the Cello Suites


Les suites pour violoncelle de Johann Sebastian Bach sont aussi connues que les quatre saisons d’Antonio Vivaldi. Qu’apporte donc Peter Gregson avec sa recomposition ? À l’instar de Max Richter et les quatre saisons de Vivaldi, Peter Gregson a repris l’essence de l’oeuvre pour la réécrire. Et le violoncelle n’est plus seul, souvent accompagné par d’autres cordes voire un soupçon d’électronique, Peter Gregson donne une version pleine d’émotion et de profondeur. Les suites ne sont pas altérées et gardent leur âme, mais ce palimpseste ouvre de nouveaux horizons sur une musique connue. À écouter en boucle.

          




Voix de l’année:
Blossom Dearie, Once upon a summertime


Écoutée surtout l’été, la voix de Blossom Dearie sortait du silence crépusculaire comme un rêve qui s’annonce apaisant. C’est du Jazz, loin de Billie Holiday, les chansons s’enchainent comme une ivresse sous un soleil couchant.

          




Redécouverte de l’année:
Peter Gabriel, Sledgehammer


Je connais Peter Gabriel depuis bien longtemps et l’album So a bercé les ondes de radios de mon adolescence. Évidemment je connais par coeur Sledgehammer le hit de l’artiste. Mais j’avoue, je n’ai jamais totalement apprécié cette chanson, préférant Mercy Street ou le duo avec Kate Bush.
Ayant écouté durant de longues semaines toute la discographie de Peter Gabriel, je me suis surpris à adorer ce titre. Il a su toucher mes sentiments au bon moment. Plus de trente ans après, Sledgehammer n’a pas pris une ride. Une production bien menée.

          




L’errant de l’année:
George Michael, Older


Alors, là, je n’arrive pas à lâcher. Tous les ans à la même époque je réécoute en boucle en découvrant toujours quelque chose. Je ne sais pas, mais cet album me colle à la peau telle un sparadrap sur une plaie que ne guérit pas. Sa voix, les paroles, la production jazzy, tout y est là pour qu’Older se tatoue sur ma vie.

          




Single de l’année:
Kazy Lambist, Annecy


Un rythme incessant, une voix suave, des paroles simples pour une petite chanson spontanée qui s’écoute en boucle, assis dans un train en regardant le paysage défiler.



Chanson de l’année:
Syml, Where’s my Love


En entendant la version piano de « Where’s My Love », j’ai tout de suite pensé à « Wuthering Heights » de Bronte. Du romantisme pur et dur, mais la chanson garde quand même une sincérité qui m’a touché.

          




L’album « machine à remonter le temps »:
David Sylvian & Holger Czukay, Plight & Premonition


L’album qui revient les nuits d’hivers, tel un fantôme. Deux titres de musiques d’ambiance d’environ 15 minutes qui vous emmènent dans un monde seul connu de vous. Parfait pour méditer ou rêver. Aucun signe de lassitude après plus de trente années.

          




Artiste de l’année:
Freya Ridings


Découverte en juin grâce à un message de Realworld Studios où la jeune dame jouait une version piano d’une de ses chansons. Bon, j’ai cliqué sur la vidéo parce que j’aime bien sa couleur de cheveux, puis j’ai été « boulversifié » par sa voix qui m’a transpercé de part en part. Freya, l’autodidacte grimpe en notoriété et je suis impatient d’écouter enfin son premier album.